Innovation & Technologie

Réinventer le sevrage tabagique : quand Kwit transforme le numérique en dispositif médical

Rencontre avec Geoffrey Kretz, président et fondateur de Kwit, la startup française qui utilise les technologies numériques pour lutter contre les addictions.

Lors d’une opération chirurgicale, sachez que fumer augmente 7x les risques de complications.

Rencontre avec Geoffrey Kretz, président et fondateur de Kwit, la startup française qui utilise le numérique pour lutter efficacement contre les addictions. Après l’application Kwit, forte de 5 millions d’utilisateurs et déjà recommandée par l’OMS, Kwit SAS ambitionne désormais de franchir une nouvelle étape : développer un véritable dispositif médical numérique capable de soutenir l’anxiété du parcours de soin pour optimiser le sevrage tabagique, et réduire les complications chirurgicales liées au tabagisme.

Un accompagnement adapté aux patients… et une révolution possible pour les chirurgiens.

Pouvez-vous vous présenter et nous expliquer ce que fait Kwit ?

Geoffrey Kretz :

« Bonjour, je suis Geoffrey, le fondateur de la société Kwit qui met au point des solutions numériques pour lutter contre les addictions. Notre première application, également nommée Kwit, est conçue pour accompagner le sevrage tabagique ; une autre, nommée Sobero, aide à maitriser la consommation d’alcool. Nos applications reposent sur les thérapies cognitivo-comportementales et sur la gamification. Kwit accompagne déjà 5 millions d’utilisateurs, elle est validée et recommandée par l’OMS.»

Pourquoi souhaitez-vous maintenant explorer des usages médicaux ?

Geoffrey Kretz :

« Nous savons tous que le tabac est un problème général de santé publique. Plus particulièrement pour les patients subissant une intervention chirurgicale, il réduit très fortement les processus de cicatrisation et de réparation, avec des conséquences très importantes. Nous avons cherché où nos solutions pouvaient avoir un impact clinique directement mesurable. Avec Brain&Mind, nous avons identifié la période péri-chirurgicale, contexte de stress pour le patient, et spécifiquement le domaine orthopédique qui, outre le sevrage lui-même, offre des critères de suivi mesurables d’impact sur la récupération. Les fumeurs qui subissent une opération orthopédique - genou, hanche, ligament, tendon d’Achille - ont 7 fois plus de risques de complications s’ils continuent de fumer avant ou après l’intervention. Ces complications peuvent retarder la consolidation osseuse, allonger la durée d’hospitalisation et diminuer les chances de succès de l’opération. »

Que proposez-vous concrètement aux patients dans ce contexte chirurgical ?

Geoffrey Kretz :

« Nous souhaitons que notre solution aide le fumeur à respecter un sevrage strict, au moins temporairement. Pour ramener son risque de complications à celui d’un non-fumeur, il suffit en effet d’arrêter de fumer 4 semaines avant l’opération et 4 semaines après — soit 8 semaines au total. Le dispositif médical numérique ne couvre que cette période : l’objectif est d’assurer un bénéfice clinique clair sur cette fenêtre critique pendant laquelle le tabac est le plus néfaste alors que le patient est le plus vulnérable. Avec Brain&Mind, nous concevons les étapes de validations scientifiques, cliniques et réglementaires  de notre solution pour en faire un dispositif médical certifié. »

Comment convaincriez-vous un futur utilisateur ?

Geoffrey Kretz :

« C’est simple : en informant et en insistant sur la réalité immédiate du risque, et sur la période de sevrage relativement courte qui permet de le ramener au niveau des non-fumeurs. C’est concret, mesurable et essentiel pour sa santé. Notre application le soutient tout au long de cette période. »

Que signifie le nom de votre entreprise ?

Geoffrey Kretz :

« Kwit, c’est la phonétique de to quit en anglais : to quit smoking. Le cœur de notre mission d’origine est d’aider à arrêter de fumer. »

La question bonus : qu’est-ce qui vous fait vous lever le matin ?

Geoffrey Kretz :

« Avant tout, ma famille. J’ai deux filles et une femme que j’aime, et c’est pour eux que je fais tout ce que je fais. Ensuite, il y a ma mission : j’aide les gens à être plus libres, à vivre mieux. Chaque journée de travail me rapproche de ce but. Ça rend mes journées assez simples et motivantes. »